BB Brunes : « On a eu beaucoup d’encouragements, que ce soit Les Wampas, Louise Attaque, Deportivo ou même Benjamin Biolay »

Les BB Brunes, fort d’un premier album explosif, Blonde comme moi, mettent critiques et filles à genou. Or il se trouve que j’ai eu l’occasion de rencontrer Adrien Gallo et Bérald Crambes à l’occasion d’une pige pour Nouvelle vague.

Alors voilà, rendez-vous donc au Café Pierre à Paris pour un entretien avec Adrien Gallo, le chanteur/auteur/compositeur/beau gosse du groupe et Bérald Crambes, le bassiste (qui pour l’anecdote s’est fait embauché dans le groupe via MySpace). Bien que très politiquement corrects (trop !), les BB Brunes sont accessibles, modestes, détendus et répondent sans prise de tête à toutes les questions. Magnéto.

J’ai 33 ans et j’adore les BB Brunes, y’a pas quelque chose qui cloche ?

Adrien : Non, absolument pas, même si la majorité de nos fans ont entre 12 et 20 ans. Mais il faut savoir que l’on ne s’adresse pas forcément à ce public et qu’on est ouvert à tous à la base. En ce qui concerne les chansons, je devais avoir 14/15 ans lorsque je les ai écrites donc ça joue forcément, mais avec le deuxième album on espère élargir notre public.

Vous vous revendiquez souvent des Clashs, d’une certaine culture punk, c’est pourtant assez loin pour des gens de votre génération, puis le punk ça ne veut plus dire grand-chose en 2008.

Adrien : Oui, mais quant on dit punk ce n’est pas dans le sens politique du terme mais davantage dans la rapidité des morceaux, le son brut, les titres courts. Autrement on aime bien aussi des groupes comme MGMT, les Strokes, les Libertines, on est assez ouverts en fait…

Bérald : On a tous commencé à écouter du rock avec des groupes assez récents comme Rancid par exemple, puis après on est allé plus loin et on s’est inspiré des Kinks, des Who, des Rolling Stones.

Est-ce que vous vous sentez aujourd’hui intégré dans le « gang » du rock français ?

Adrien : Je ne pense pas qu’il y ait une grande famille du rock mais on a eu beaucoup d’encouragements, que ce soit Les Wampas, Louise Attaque, Deportivo (avec qui on a déjà partagé la scène) ou même Benjamin Biolay qui nous avait invité sur une émission de télévision.

Comment est-ce que vous vous démarquez parmi tous les ersatz des Libertines, tous ces groupes pour la plupart parisiens qui ont le même âge, adoptent le même look et jouent le même style de musique : les Naast, les Shades, les Parisians, etc. ?

Adrien : Disons qu’on n’a jamais spécialement cherché à se démarquer de ces groupes. On fait les choses avec notre cœur, on essaie de tout donner sur scène et après peut-être qu’on a tout simplement eu plus de chance que les autres. On a aussi accepté de faire pas mal de plateaux TV (la Star Academy par exemple).

L’album Blonde comme moi a été enregistré il y a maintenant deux ans. Y a-t-il des choses que vous changeriez aujourd’hui, des titres que vous ne jouez plus en concert par exemple ?

Adrien : On est obligé de tous les jouer (rire). Aujourd’hui on referait surement des trucs, mais il se trouve qu’on était très jeune à l’époque, que c’est finalement un album très candide, brut et sur lequel on ne sait même pas très bien jouer. C’est finalement aussi ce qui fait son charme puisqu’il a été enregistré en une semaine.

Adrien, vous écrivez/composez tous les titres, ça sera pareil pour le prochain album ?

Adrien : Oui. D’ailleurs ça sera un disque sans doute plus sombre, moins joyeux où il y aura moins de « nanana nananana na » (rire).

Bérald : Maintenant, y’a toujours une participation des autres dans la mise en place des morceaux. Personnellement je ne compose pas de chansons, Félix commence à en faire mais ce n’est pas encore aussi abouti que ce que fait Adrien et puis Karim ne compose pas non plus.

Adrien : Pour l’instant l’album est tout juste maquetté. Tout est écrit il ne reste plus qu’à l’enregistrer et il pourrait sortir au printemps prochain, avec de titres en anglais et d’autres en français.

Vous avez signé il y a quelques mois avec une cinquantaine d’artistes un soutien au projet de loi Création et Internet. Quel est votre point de vue sur la problématique du téléchargement illégal, sachant qu’en plus votre public est issu d’une génération qui baigne dans cette culture ?

Adrien : Ce qu’il y a de bien avec le téléchargement c’est que l’on découvre beaucoup plus de choses plus rapidement. Mais après avoir télécharger, si on aime on achète. C’est ce que je fais en tout cas. Mais sinon je ne sais même pas comment on s’est retrouvé dans cette liste…

Il vous est arrivé de vous faire carrément huer sur scène cette année, comment est-ce qu’on réagi dans ces cas là ?

Bérald : En fait on a réagit chacun différemment. Moi par exemple j’étais assez fermé, je ne bougeais pas trop. Mais je sais aussi que Félix l’a beaucoup mieux pris de son côté.

Adrien : Moi ça me pousse à foutre toute ma rage dans la musique et au final ça donne souvent de bons souvenirs parce que c’est assez rock n’ roll. Au fur et à mesure qu’on joue et qu’on s’énerve sur nos grattes, les gens arrêtent de jeter des trucs et comprennent que ça ne nous atteint pas.

Des anecdotes sur cette tournée ?

Bérald : Y’en a des tonnes, comme par exemple les douanes qui nous arrêtent sur l’autoroute alors qu’on part pour… La Rochelle ! On devait ressembler à des narcotrafiquants !

Vous jouez pas mal en anglais, une petite virée à l’image de celle des Parisians aux Etats-Unis, ça vous tenterait ?

Adrien : Oui, c’est clair que ça nous trotte aussi dans la tête, il faudrait carrément le faire.

Bérald : Et détrôner les Rolling Stones (rire) !

Merci à Pauline et Sorya de chez Warner Music France.

David Bénard

Journaliste vie numérique et mobilité, j'ai la tête à Indianapolis, le coeur à Nantes et le reste en Île-de-France...